CONTRE-ENQUETE JUDICIAIRE - ABDELKADER AZZIMANI & ABDERRAHIM EL JABRI DEVANT LA COMMISSION DE REVISION DES CONDAMNATIONS PENALES
ABDELKADER AZZIMANI
& ABDERRAHIM EL JABRI
A la suite de la saisine de la Commission de révision des condamnations pénales ce lundi 18 juin 2012, la décision de renvoyer les deux hommes condamnés à tort devant la Cour de révision de la chambre criminelle de la Cour de cassation sera rendue le 02 juillet prochain !
- VOIR CI-DESSOUS UN ARTICLE, DE LA JOURNALISTE MARIE-LAURE COMBES, PUBLIE le 18 juin 2012, SUR LE SITE DE LA RADIO "EUROPE 1" -
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Deux hommes accusés à tort de meurtre ?
Condamnés pour un meurtre qu'ils ont toujours nié, Brahim El Jabri et Abdelkazer Azzimani pourraient être blanchis par la justice. © MAXPPP
Condamnés pour un crime il y a 15 ans qu'ils ont toujours nié, ils pourraient être blanchis.
Ils ont déjà passé 12 et 14 ans derrière les barreaux. Ils n'ont pourtant jamais cessé de clamer leur innocence. Quinze ans après le meurtre sauvage pour lequel ils ont été condamnés, Brahim El Jabri et Abdelkazer Azzimani pourraient être rejugés par la Cour de révision. Le Point révèle lundi que l'avocate générale de la Commission de révision a déjà rendu "un avis favorable à la saisine de la Cour de révision, seule juridiction à pouvoir "casser" une condamnation".
En 1997, l'affaire avait secoué la petite ville de Lunel, dans l'Hérault. Le corps d'un homme de 22 ans avait été découvert lardé de 108 coups, portés par deux couteaux. Les enquêteurs avaient rapidement découvert que la victime, Abdelaziz Jhilal, "Azouz" pour les intimes, était en fait un dealer et avait pour habitude d'escroquer fournisseurs et clients.
Les derniers à avoir vu la victime vivante
Puis les gendarmes s'étaient tournés vers deux hommes, Albdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri, connus pour être grossistes en cannabis. Des écoutes avaient permis aux enquêteurs d'apprendre qu'ils avaient fourni 5 kilos de cannabis à Azouz, quelques heures avant sa mort.
Un témoin, qui vivait à quelques mètres du lieu du crime, avait d'ailleurs affirmé les avoir vus se disputer dans l'après-midi du meurtre. Un petit détail qui avait mis la puce à l'oreille des enquêteurs, puisque le médecin légiste affirmait que la mort a eu lieu vers 20h30. Mais ce témoin oculaire avait formellement reconnu les deux suspects.
Pas de mobile pour le crime
Après avoir purgé cinq ans de prison pour trafic de stupéfiants, Brahim El Jabri et Abdelkazer Azzimani avaient été jugés pour le meurtre. Devant les jurés, ils avaient détaillé la journée du 21 décembre 1997. Oui, ils ont bien fourni du cannabis à Azouz, mais non, ils ne l'ont pas tué. Quelle raison auraient-ils eu de la faire puisqu'ils attendaient que le jeune homme les paye ?
Mais les jurés en avaient décidé autrement. Ils les avaient déclarés coupables d'homicide et Brahim El Jabri et Abdelkazer Azzimani ont condamnés à 20 ans de prison. En appel, le tribunal ne les a plus reconnus coupables que de complicité d'homicide mais n'a pas changé la peine.
Une contre-enquête qui paie
En prison, Brahim El Jabri et Abdelkazer Azzimani ont continué de se battre pour prouver leur innocence. Ils ont même engagé le détective privé qui avait mené la contre-enquête sur Omar Raddad. Il a réussi à faire craquer le témoin. Puis des traces ADN retrouvées sur la scène de crime ont été analysées par le nouveau fichier national automatisé des empreintes génétiques. Bingo : elles correspondent à celles d'un manutentionnaire, Michel Boulma, condamné peu avant pour un petit trafic de drogue.
Michel Boulma reconnaît alors s'être trouvé sur les lieux du crime mais accuse un autre homme : Bouziane Helaili, qui dirigeait alors le centre de loisirs de Lunel. Ce dernier, jamais inquiété lors de l'enquête, reconnaît avoir donné quelques coups de couteau mais charge Boulma. Les deux hommes ont été mis en examen pour "assassinat" en mars 2011. Abderrahim El Jabri a été libéré en avril 2011. Abdelkader Azzimani avait, lui, bénéficié d'une remise en liberté conditionnelle dès 2009.
Septième erreur judiciaire reconnue ?
Si la Cour de révision accepte de rouvrir le dossier, elle reconnaîtrait ainsi la septième erreur judiciaire depuis la fin de la guerre. L'audience aura lieu à huis-clos et la décision devrait être mise en délibéré.
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