MICHEL DIAZ & ANDRE THOMAS RELAXES !
Mis à jour | 07h25
Région
Michel Diaz relaxé pour l'incendie de sa société
Jugé commanditaire de l'incendie de la Société nouvelle Laurent à Chalais en août 2005, il avait pris quatre ans ferme. Il a été blanchi en appel.
Relaxés. «Ça nous est tombé dessus. On n'a pas compris. Mais on est soulagés.» Michel Diaz, l'ancien patron de la Société nouvelle Laurent, fabricant de manèges à Chalais, et son beau-père, André Thomas, sont restés abasourdis, comme sonnés par l'arrêt de la cour d'appel de Bordeaux rendu hier après-midi.
Ils avaient pris quatre ans ferme en première instance. La justice avait considéré qu'en août 2005, alors que Michel Diaz était en vacances en famille en Turquie, il avait commandité l'incendie qui avait ravagé l'entreprise fermée pour les congés. Et que son beau-père était aussi complice. Hier, la cour d'appel a dit que les deux hommes n'y étaient pour rien. Mais ils ont tout de même condamné Michel Diaz à deux ans de prison dont dix-huit mois de sursis pour des abus de biens sociaux. Et son beau-père à dix-huit mois de sursis.
Étranger à l'incendie, c'est ce qu'avait plaidé lors de la première instance devant la juridiction interrégionale spécialisée son avocat Benoît Ducos-Ader, en dénonçant une instruction à charge, menée sur les bases du rapport d'un enquêteur privé mandaté par la compagnie d'assurances. C'est ce qu'il a de nouveau plaidé, en s'appuyant cette fois sur les témoignages recueillis par un autre «privé», Roger-Marc Moreau, qui est retourné à la pêche aux témoins jusqu'en Espagne. La défense les a fait citer. «Le soi-disant expert de la compagnie n'était pas crédible», dit l'enquêteur. «On l'avait dit depuis le début», lâche Michel Diaz.
«On a bien morflé»
Il est ressorti blanchi de la salle d'audience. Avec une pointe d'amertume dans la voix. «On a tout perdu. On m'a fait raser mes bâtiments alors que j'étais en prison. L'entreprise a été liquidée alors qu'elle tournait. On a bien morflé. C'est trop. Enfin, le tribunal l'a vu.» Ce qui ne console pas complètement Michel Diaz qui roulait hier soir vers le Sud où il s'est installé, qui s'apprêtait à prendre à 3 heures du matin le volant du camion qu'il conduit. Un boulot en intérim. «C'est ça ma nouvelle vie, pour l'instant. Mais il refuse tout de même de baisser les bras. On veut être tranquille maintenant, mais on veut laver notre honneur. On se sent encore de Chalais.»
«C'est une immense satisfaction, reconnaît Benoît Ducos-Ader. La cour a reconnu que la condamnation en première instance était aberrante.» Pour l'avocat de Michel Diaz, c'est une autre affaire qui débute. Une procédure au civil. «On veut toucher l'indemnisation que l'on aurait dû avoir, insiste Michel Diaz. Aujourd'hui, je pense à mon entreprise qu'ils m'ont prise, à mes employés qui avaient confiance en moi.»
Michel Diaz est heureux d'être innocent. L'affaire l'a marqué. Il dit encore qu'il y a tout laissé. «Ma maison de Chalais a été vendue aux enchères le mois dernier. Elle valait 550 000 euros. Elle est partie pour les 72 000 euros qui restaient du crédit.»
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