PRESSE - NOUVEAUX REPORTAGES : STREET PRESS, LES AFFICHES PARISIENNES, LA TRIBUNE-LE PROGRES , MAXI, LE PROGRES & LA GAZETTE DE LA LOIRE - DES INTERVIEWS DE SABRINA HAMOUDI
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Sabrina Hamoudi a accepté de répondre aux questions du journaliste Thomas Statius.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 30 MARS 2016, SUR LE SITE DU MAGAZINE URBAIN D'INFOS ET D'ENQUETES "STREET PRESS" -
SABRINA HAMOUDI TRAQUE LES ERREURS JUDICIAIRES
SON JOB : CONTRE-ENQUÊTRICE PÉNALE
MISS MARPLE | PORTRAITS | par Tomas Statius | 30 Mars 2016
Sabrina Hamoudi est contre-enquêtrice pénale. À la demande d’avocats ou de proches d’accusés, elle traque les erreurs judiciaires. En France, ils ne sont qu’une dizaine à exercer ce job.
Paris 19e – Elle possède le petit kit du parfait inspecteur. Matos pour faire des prélèvements, gants en caoutchouc et petit carnet. Blazer bleu marine à la doublure rayée, Sabrina Hamoudi, 35 piges, n’a pourtant pas le dégaine d’un détective privé, imper et clope au bec.
Et pourtant, la jeune femme installée à Lyon est l’une des rares détectives privées pénalistes agrées en France. Son job ? Enquêter à la demande de la défense ou de l’avocat pour faire éclater la vérité dans des affaires troubles. Un sacré sacerdoce : « On est un peu le bras armé de l’avocat », explique t-elle devant un thé vert.
FAITES ENTRER L’ACCUSÉ
Discuter avec Sabrina Hamoudi, c’est un peu comme mater un épisode de Faites entrer l’accusé. Lors de notre entretien, la jeune femme rembobine ses dossiers les plus fameux. Comme son premier coup d’éclat à Lyon en 2009 :
« C’était une affaire où 6 lycéens avaient été accusés de viols par une femme de ménage. On a auditionné des témoins qui ont ensuite témoigné à la barre. La victime déclarait que le viol s’était passé dans les toilettes à midi. Or selon d’autres lycéens ce n’était pas crédible. »
Pour le coup, la jeune femme s’est aussi faite profiler :
« On avait fait des recherches sur cette jeune femme. Elle avait déjà accusé quelqu’un de viol et avait une tendance à l’affabulation »
Dans un autre dossier, Sabrina intervient après qu’un père de famille a été mis en taule pour le meurtre de sa femme. Ici, toute l’accusation tient sur des témoignages de voisins faisant état de tensions dans son foyer :
Sabrina Hamoudi avec Omar Raddad
« Ce qui était extraordinaire dans ce dossier, c’était la manière dont les prélèvements avaient été faits sur la scène de crime. Des cheveux avaient été ramassés mais jamais expertisés. »
Et d’ajouter :
« Des témoins avaient des alibis moyens que personne n’a cherché à vérifier. Et après le meurtre, on a même demandé à la famille de nettoyer la maison alors que les prélèvements n’avaient pas tous été faits.
L’homme a été condamné à 20 ans de prison. Sabrina l’a toujours en travers de la gorge.
L’IMPER PLUTÔT QUE LA ROBE
Ado, Sabrina ne se voyait pas vraiment endosser l’imper gris : « Je ne savais pas que détective privé, ça existait comme métier ». Pourtant, elle rêvait déjà de scènes de crime et d’enquêtes au long cours :
« Je m’intéressais déjà à la littérature policière. Je lisais Sherlock Holmes, Alice… Mais je ne me disais pas que je voulais en faire ma vie. »
Plus tard, à la fac de droit de Saint-Etienne, Sabrina excelle mais se détache peu à peu de la robe, contrairement à ses camarades :
« C’est au moment de préparer le barreau que je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas dans le système judiciaire ».
Elle rejoint alors l’école de Nîmes, spécialisée dans la formation des agents de recherches privées. Là-bas, elle se familiarise aux techniques d’enquête : trouver de l’info, chercher de nouveaux témoins pour construire un récit alternatif à celui proposé par l’accusation. A la sortie de l’école, elle rejoint pour un temps le cabinet Roger-Marc Moreau, l’un des pontes de la discipline, avant de se lancer en indé. C’était il y a 7 ans.
Crédits : Tomas Statius
MILITANTISME
Commune chez les Yankees, la profession d’enquêteur spécialisé dans le pénal est plutôt confidentielle en France. Pas plus d’une dizaine exercent dans l’hexagone. « Les gens qui font appel à nous, c’est souvent à cause des séries américaines », s’amuse la jeune femme aux grands yeux bruns.
« C’est un métier très militant », confie finalement Sabrina :
« Aujourd’hui, quand la police a quelqu’un dans le collimateur, elle a plutôt tendance à le construire en tant que coupable. Nous, on travaille pour la révélation de la vérité. »
Et selon elle, c’est en partie aux enquêteurs privés de ramener l’équilibre dans le système judiciaire :
« Les avocats n’ont pas le droit d’enquêter et d’ailleurs, ils n’en ont même pas le temps. Nous, on peut le faire et prendre le risque de s’opposer au système. »
Sabrina Hamoudi a accepté de répondre aux questions du journaliste Arthur Asquin.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 05 FEVRIER 2016, DANS LE BI-HEBDOMADAIRE D'ANNONCES LEGALES ET D'INFORMATIONS JURIDIQUES "LES AFFICHES PARISIENNES" -
Sabrina Hamoudi, le dernier espoir des innocents
05 février 2016 - Droit
- publié le© A.P.
Sabrina Hamoudi est détective privé, ou plutôt agent de recherches, selon le terme officiel consacré. Spécialisée dans la contre-enquête pénale, animée par un esprit militant, elle s'appuie sur la conviction que la justice n'est pas infaillible, loin de là. Native de Saint-Étienne, cette jeune femme de 35 ans enquête dans toute la France.
Rendez-vous à la brasserie du Train Bleu de la gare de Lyon à Paris. On se croirait (presque) au début d’un roman d’Agatha Christie. Mais Sabrina Hamoudi n’a rien à voir avec Miss Marple, encore moins avec Hercule Poirot. Si elle n’a jamais pris l’Orient Express, la jeune femme de 35 ans connaît bien les trains, elle y passe une grande partie de son temps. « Parfois je ne rentre pas chez moi pendant deux semaines », confie-t-elle. Détective, un métier où l’on ne compte pas ses heures. « Concilier vie de famille et vie professionnelle, c’est difficile. »
L’erreur judiciaire, « c’est le triste quotidien de la justice »
D’ailleurs, ce matin, une psychologue l’a contactée. Elle est persuadée de l’innocence d’un de ses patients. « Apparemment, elle était citée à la barre mais le procureur l’a empêchée de témoigner en faveur de son patient et a provoqué un incident de séance. De plus, l’avocat du prévenu s’est montré complaisant n’appelant aucune personne à la barre pour témoigner en faveur de son client. » Parfois, la détective « peine à s’expliquer certaines choses ». Un récit pour le moins étonnant, sauf pour Sabrina, « c’est le triste quotidien de la justice en France ».
Une vocation militante
Sabrina est née dans le Forez, à Saint-Étienne. Elle y vivra et étudiera jusqu’à l’ouverture de son bureau à Lyon.
Si Sabrina Hamoudi a choisi cette voie, ce n’est en aucun cas par défaut. Au contraire, il s’agit d’une vocation militante. Brillante étudiante en droit, elle décroche un master II. « Au début, je voulais devenir avocate, puis, je me suis tournée vers l’enquête. Mais en aucun cas, je ne voulais travailler pour la police ou la gendarmerie, j’ai une sainte horreur de la hiérarchie. Détective privé, c’était le bon compromis. » Elle prépare une licence professionnelle à Nîmes où elle rencontre son mentor, Roger-Marc Moreau, le pape de la contre-enquête pénale. « J’ai travaillé avec lui, maintenant, je l’appelle de temps en temps, il est toujours de bon conseil. »
À la fin de sa licence pro, Sabrina sort major de sa promotion. « J’ai donc eu le choix de mon futur domaine d’activité », explique la jolie brune. Ce sera la contre-enquête pénale, considérée comme la noblesse du métier. « Au début, on s’aguerrit sur des affaires classiques d’adultères, liés à des procédures de divorces, mais je ne voulais pas faire cela très longtemps. »
« On ne fait pas ce métier pour l’argent »
Encore un choix militant. Si les affaires civiles sont les dossiers les plus rémunérateurs, la contre-enquête pénale est plus prestigieuse mais beaucoup moins bien payée. « Je ne fais pas ce métier pour l’argent. Mes honoraires me permettent de couvrir mes frais d’enquête (billets de trains et d’avion, nuits d’hôtel, frais de bouche, etc.), une fois mon loyer payé, je suis loin de rouler sur l’or. »
Sabrina Hamoudi a une vision militante de son métier. « En France, la justice commet un nombre d’erreurs important et est très peu encline à les reconnaître. Par manque de moyen souvent, un manque de volonté, une peur de perdre la face, ce facteur entraîne souvent l’erreur judiciaire. On peut ajouter à cela le mythe de la justice infaillible. » La police en prend aussi pour son grade, Sabrina l’affirme sans détour : « La pression de la hiérarchie et la culture du résultat entraînent inévitablement des manquements graves dans le travail des enquêteurs. En France, on charge très vite un suspect. »
« La pression de la hiérarchie et la culture du résultat entraînent inévitablement des manquements graves dans le travail des enquêteurs. En France, on charge très vite un suspect. »
« La moitié du job, c’est l’étude du dossier »
Sabrina Hamoudi a choisi la contre-enquête pénale, non seulement pour le goût de l’enquête, mais surtout pour tenter de sortir des innocents de prison, voire éviter qu’ils y rentrent. « Et il y en a beaucoup », affirme-t-elle. La jeune femme confie surtout passer la majeure partie de son temps dans la paperasse. « La moitié du job, c’est l’étude du dossier, il faut s’y plonger corps et âme, explique-t-elle, c’est le point de départ de toute contre-enquête pénale. »
Quand doit-elle intervenir ? « Le plus tôt possible, comme pour une maladie. Plus on attend, plus c’est difficile de sortir la personne d’affaire. »
En effet, il est plus facile d’enquêter pendant l’instruction, la défense peut encore apporter des pièces au dossier. « Mais souvent, les gens attendent trop longtemps, ils ont déjà été condamnés définitivement. Apporter des preuves susceptibles d’entraîner la révision du procès relève alors du miracle. »
« Je ne fais jamais de promesses à mes clients »
La jeune femme se souvient d’une connaissance dont le fils avait été condamné pour homicide volontaire. « J’ai conseillé à cette personne de lancer tout de suite une contre-enquête, elle était persuadée de l’innocence de son fils ». Elle refuse et préfère recourir au service d’un grand cabinet pénaliste. « Elle n’avait pas les moyens de se payer un grand avocat comme Éric Dupont-Moretti, le cabinet lui a envoyé un très jeune collaborateur qui n’a pas pu faire grand-chose pour son fils. Il a pris 20 ans. » La détective ne prétend pas qu’elle aurait pu sauver ce jeune homme de la prison. « Je ne fais jamais la promesse d’une issue positive au client. Je lui promets une seule chose : me démener. »
La tâche est rude. « On est souvent seul face à la machine judiciaire et ce n’est pas rien. » La détective regrette que ses confrères ne soient pas suffisamment nombreux. « On pourrait alors se regrouper en corporation, en syndicat et obtenir plus de reconnaissance. Par ailleurs, si nous pouvions bénéficier de l’aide juridictionnelle, ce serait formidable. »
Première affaire, première victoire
Évidemment, les dossiers sont plus faciles lorsqu’elle a suffisamment de temps et que la justice n’a pas été définitivement rendue. Dans ce cas, elle est en mesure d’inverser totalement certaines situations. Sa plus grande fierté, c’est sa première affaire de contre-enquête pénale. L’histoire sombre d’un viol collectif commis par six lycéens de Mâcon sur une jeune femme. La pression médiatique et la hiérarchie judiciaire sont très puissantes, l’enquête est bâclée, le procès expéditif. La jeune femme soi-disant victime avait en réalité tout inventé. Les accusés sont condamnés à de lourdes peines en première instance. Ils décident alors de recourir aux services de Sabrina Hamoudi pour mener la contre-enquête et donc apporter les preuves de leur innocence au procès en appel. « J’ai réussi à mettre en lumière les manquements et l’oubli volontaire de certaines preuves à la décharge de mes clients. » En appel, les six lycéens sont acquittés. « Un moment émotionnel extrêmement fort » pour la détective privé.
Pour Sabrina Hamoudi, ils sont nombreux, les innocents à croupir en prison. Malheureusement, il n’y a pas assez de détectives en contre-enquête pénale pour tenter d’’empêcher toutes les erreurs judiciaires. « Beaucoup de jeunes étudiants en droit aimeraient devenir détective. Mais lorsqu’ils comprennent les difficultés qui les attendent, ils préfèrent se tourner vers d’autres professions juridiques. » Il faut aussi un mental solide. « On est souvent face à des gens désespérés qui ont tout perdu, y compris leur liberté. Vous êtes leur dernier espoir. »
L’affaire Omar Raddad
« Omar m’a tuer », tous les Français connaissent ces inscriptions écrites avec le sang de Ghislaine Marchal, la victime.
Incarcéré en 1991, Omar Raddad, le jardinier condamné pour le meurtre de la riche héritière, est partiellement gracié par Jacques Chirac en 1996, après les nombreux rebondissements de l’affaire. Il sort de prison en 1998. Commence alors son combat pour prouver son innocence.
L’affaire dure depuis 25 ans maintenant et Sabrina Hamoudi a rejoint Maître Sylvie Noachovitch dans le combat pour la réhabilitation d’Omar Raddad. « C’est un de mes dossiers les plus militants, car je suis convaincue de son innocence. »
En septembre 2013, la Chancellerie a donné son accord pour que de nouveaux tests ADN soient effectués. Cependant, le procureur ne donne pas suite à la demande de l’avocate d’Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch. En octobre 2014, en vertu de la nouvelle loi sur la réforme des condamnations pénales, Maître Noachovitch envoie une nouvelle demande d’expertise ADN sur deux portes et un chevron (élément de la porte).
« Depuis, nous attendons », explique Sabrina Hamoudi, « mais il y a deux poids deux mesures. On retrouve le scooter du fils Sarkozy en moins de deux heures mais pour Omar, il faut attendre des années avant de pratiquer une première analyse ADN. »
Toute l’équipe de la défense d’Omar Raddad et ce dernier ont été invités sur le tournage du film réalisé par Roschdy Zem. « Nous étions sur les lieux du drame, l’émotion était palpable. »
Sabrina Hamoudi a aussi accepté de répondre aux questions du journaliste Alain Colombet.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 06 JUILLET 2015, DANS LE QUOTIDIEN "LA TRIBUNE - LE PROGRES" -
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Sabrina Hamoudi a également accepté de répondre aux questions du journaliste Cyril Guinet.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 04 MAI 2015, DANS L'HEBDOMADAIRE "MAXI" -
Sabrina Hamoudi a aussi accepté de répondre aux questions du journaliste Alain Laffay.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 04 MARS 2011, DANS LE QUOTIDIEN "LE PROGRES" -
Précision : La formation dispensée par l'université de Nîmes, aboutie à la délivrance d'une licence correspondant à un titre homologué équivalent à Bac+03. Sabrina Hamoudi, détective professionnel agréé par la préfecture de la Loire, était déjà titulaire d'un master II en droit (Bac+05), lorsqu'on lui a décerné la licence de "directrice d'agence de recherches privées".
Sabrina Hamoudi a également accepté de répondre aux questions de Laureline DUBUY.
- VOIR CI-APRES L'ARTICLE PUBLIE, LE 19 octobre 2012, DANS L'HEBDOMADAIRE "LA GAZETTE DE LA LOIRE" -
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